L’autodéfense intellectuelle est utile dans de nombreux domaines de la vie quotidienne, comme la politique, les médias, la publicité, la religion ou la santé. Elle permet de se protéger des discours fallacieux, des arguments d’autorité, des biais cognitifs, des fausses évidences ou des théories du complot. Elle favorise également l’ouverture d’esprit, le dialogue et le respect des faits.
L’autodéfense intellectuelle n’est pas une posture dogmatique ou cynique, mais une démarche rationnelle et constructive. Elle ne prétend pas détenir la vérité absolue, mais chercher à se rapprocher le plus possible de la réalité objective. Elle ne rejette pas toute forme d’autorité ou de croyance, mais les soumet à l’examen critique et à la vérification des sources.
L’autodéfense intellectuelle s’appuie sur plusieurs outils et disciplines, comme la logique, la rhétorique, la zététique, l’épistémologie ou la statistique. Elle s’inspire aussi de l’histoire des sciences, de la philosophie et de l’éthique. Elle se nourrit de la lecture, de l’observation, de l’expérimentation et du débat.
L’autodéfense intellectuelle est un apprentissage permanent et évolutif. Elle nécessite de la vigilance, de l’humilité et de la remise en question. Elle implique de reconnaître ses propres erreurs, ses limites et ses préjugés. Elle suppose de respecter les opinions divergentes, tant qu’elles sont fondées sur des arguments solides et honnêtes.
L’autodéfense intellectuelle est un enjeu majeur pour la démocratie, l’éducation et la citoyenneté. Elle contribue à former des individus libres, responsables et éclairés. Elle renforce la capacité collective à faire face aux défis actuels et futurs. Elle participe à l’avancée du savoir et au progrès humain.
1. Pourquoi les ignorants sont souvent insolents et animés par l’émotion ?
L’ignorance est le manque de connaissance ou de compréhension d’un sujet ou d’un domaine. L’insolence est le manque de respect ou de politesse envers une personne ou une autorité. L’émotion est un état affectif intense qui se manifeste par des réactions physiologiques, psychologiques et comportementales.
Il existe plusieurs hypothèses pour expliquer pourquoi les ignorants sont souvent insolents et animés par l’émotion. Je vais en présenter trois qui me semblent les plus pertinentes.
a. La première hypothèse est celle du biais de confirmation.
Le biais de confirmation est la tendance à rechercher, interpréter et retenir les informations qui confirment nos croyances ou nos opinions, et à ignorer ou rejeter celles qui les contredisent. Les ignorants sont souvent victimes de ce biais, car ils ont une vision limitée et simplifiée du monde, qui ne tient pas compte de la complexité et de la diversité des faits et des arguments. Ils sont donc persuadés d’avoir raison et refusent d’écouter ou de reconnaître les points de vue différents ou opposés. Ils se montrent alors insolents envers ceux qui les remettent en question ou qui les critiquent, et animés par l’émotion en défendant leur position avec véhémence et agressivité.
b. La deuxième hypothèse est celle de l’effet Dunning-Kruger.
L’effet Dunning-Kruger est le phénomène selon lequel les personnes incompétentes dans un domaine surestiment leur niveau de compétence, alors que les personnes compétentes le sous-estiment. Les ignorants sont souvent sujets à cet effet, car ils ne sont pas conscients de leur ignorance et de leurs lacunes. Ils se croient donc plus intelligents ou plus savants qu’ils ne le sont réellement, et se sentent autorisés à donner leur avis sur tout et à contester l’autorité ou l’expertise des autres. Ils se comportent alors avec insolence envers ceux qui ont plus de connaissances ou d’expérience qu’eux, et avec émotion en réagissant avec orgueil ou colère face à leurs erreurs ou à leurs échecs.
c. La troisième hypothèse est celle de la dissonance cognitive.
La dissonance cognitive est le malaise psychologique que ressent une personne lorsqu’elle est confrontée à deux éléments cognitifs (croyances, opinions, valeurs, attitudes, comportements) incompatibles ou contradictoires. Les ignorants sont souvent exposés à ce phénomène, car ils ont du mal à intégrer les informations nouvelles ou dérangeantes qui remettent en cause leur vision du monde ou leur identité. Ils cherchent donc à réduire cette dissonance en niant la réalité, en rationalisant leurs choix ou en accusant les autres. Ils adoptent alors une attitude insolente envers ceux qui leur apportent des preuves contraires ou qui les invitent à changer, et une attitude émotionnelle en exprimant leur frustration ou leur peur face à l’incertitude ou au changement.
Ces trois hypothèses ne sont pas exclusives ni exhaustives, mais elles permettent de comprendre pourquoi les ignorants sont souvent insolents et animés par l’émotion. Il ne s’agit pas de stigmatiser ou de mépriser les ignorants, mais plutôt de les aider à sortir de leur bulle cognitive et à développer leur esprit critique et leur curiosité. Il s’agit aussi de nous remettre en question nous-mêmes, car nous sommes tous ignorants dans certains domaines, et nous pouvons tous être tentés par l’insolence ou l’émotion face à ce que nous ne comprenons pas ou ce que nous n’acceptons pas.
2. Pourquoi les ignorants se soutiennent entre eux même lorsqu’ils disent des bêtises ?
C’est une question que beaucoup de personnes se posent face à certains comportements irrationnels ou illogiques de la part de personnes qui semblent manquer de culture générale, de sens critique ou de capacité d’analyse. Comment expliquer que ces personnes se regroupent et se confortent dans leurs opinions erronées, sans chercher à se remettre en question ou à s’informer davantage ?
Il existe plusieurs éléments de réponse à cette question, qui relèvent de la psychologie sociale, de la sociologie et de la cognition. Voici quelques pistes pour mieux comprendre ce phénomène.
– Le biais de confirmation : il s’agit de la tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances ou nos hypothèses, et à ignorer ou minimiser celles qui les contredisent. Ce biais nous permet de réduire la dissonance cognitive, c’est-à-dire le malaise que l’on ressent lorsque l’on est confronté à des informations contradictoires avec notre vision du monde. Ainsi, les ignorants vont chercher à se rassurer en se focalisant sur les sources qui vont dans leur sens, et en évitant celles qui les remettent en cause.
– L’effet Dunning-Kruger : il s’agit du phénomène selon lequel les personnes les moins compétentes dans un domaine ont tendance à surestimer leur niveau de connaissance ou de performance, et à sous-estimer celui des autres. Ce biais s’explique par le fait que ces personnes ne disposent pas des outils nécessaires pour évaluer correctement leur propre niveau, ni celui des autres. Elles se basent donc sur des critères subjectifs ou erronés, et se croient plus compétentes qu’elles ne le sont réellement.
– L’effet de groupe : il s’agit de l’influence que le groupe exerce sur les comportements et les opinions des individus qui en font partie. Le groupe peut avoir un effet positif, en favorisant l’entraide, la coopération ou l’innovation, mais aussi un effet négatif, en entraînant la conformité, la polarisation ou la désindividualisation. Ainsi, les ignorants vont avoir tendance à se conformer aux normes et aux valeurs du groupe auquel ils appartiennent, et à renforcer leurs opinions communes, même si elles sont erronées ou infondées.
– L’effet de bulle : il s’agit du phénomène selon lequel les individus sont exposés principalement à des informations qui correspondent à leurs centres d’intérêt ou à leurs opinions, notamment sur les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche. Ce phénomène limite la diversité des sources d’information et renforce le biais de confirmation. Ainsi, les ignorants vont avoir accès à des informations qui vont conforter leurs croyances ou leurs préjugés, et qui vont exclure celles qui pourraient les contredire ou les nuancer.
Ces différents éléments permettent de comprendre pourquoi les ignorants se soutiennent entre eux même lorsqu’ils disent des bêtises. Il ne s’agit pas forcément d’une volonté délibérée de rester dans l’ignorance, mais plutôt d’un ensemble de mécanismes psychologiques et sociaux qui les empêchent de remettre en question leurs opinions ou d’accéder à des informations plus fiables ou plus pertinentes.
Face à ce phénomène, il est important de ne pas tomber dans le piège de la condescendance ou du mépris, mais plutôt d’essayer d’établir un dialogue constructif et respectueux avec ces personnes. Il faut également être conscient de ses propres biais et limites, et chercher à diversifier ses sources d’information et à développer son esprit critique. Enfin, il faut encourager l’éducation et la culture générale comme des moyens d’accroître la capacité d’analyse et de réflexion des individus.
3. Comment se défendre face à un ignorant qui dit que les livres ne sont que des arguments d’un humain comme toi, il est inutile de lire ?
Les livres sont des sources de savoir, de culture, de plaisir et de réflexion. Ils nous permettent de découvrir d’autres mondes, d’autres points de vue, d’autres façons de penser et de vivre. Ils nous enrichissent, nous inspirent, nous éduquent et nous divertissent. Ils nous aident à mieux comprendre nous-mêmes et les autres. Ils nous ouvrent l’esprit et le cœur.
Face à un ignorant qui dit que ” les livres ne sont que des arguments d’un humain comme toi, il est inutile de lire”, comment se défendre ? Voici quelques pistes :
– Lui rappeler que les livres sont le fruit d’un travail de recherche, de synthèse, de création et de transmission. Ils ne sont pas seulement des opinions personnelles, mais des témoignages, des analyses, des récits, des œuvres d’art. Ils sont le reflet de la diversité et de la richesse de l’humanité.
– Lui montrer que les livres sont des outils de développement personnel et professionnel. Ils nous permettent d’acquérir des connaissances, des compétences, des méthodes et des stratégies. Ils nous aident à résoudre des problèmes, à prendre des décisions, à innover et à progresser. Ils nous donnent des clés pour réussir dans la vie.
– Lui faire comprendre que les livres sont des moyens de communication et de dialogue. Ils nous invitent à échanger, à débattre, à argumenter et à critiquer. Ils nous apprennent à écouter, à respecter, à convaincre et à coopérer. Ils nous encouragent à être curieux, tolérants et solidaires.
– Lui expliquer que les livres sont des sources de bonheur et de bien-être. Ils nous offrent des moments d’évasion, de détente, de rire et d’émotion. Ils nous font vibrer, rêver, espérer et aimer. Ils nous apportent du sens et de la valeur.
Face à un ignorant qui dit que les livres ne sont que des arguments d’un humain comme toi, il est inutile de lire, ne vous laissez pas décourager ni intimider. Au contraire, soyez fier et confiant de votre passion pour la lecture. C’est elle qui vous rend plus intelligent, plus cultivé, plus créatif et plus heureux.