Le droit de contrat est un principe fondamental du droit congolais qui garantit la liberté des parties de conclure des contrats selon les termes qu’elles choisissent. Mais qu’en est-il du contrat qui lie le président de la République aux citoyens qui l’ont élu ? Le chef de l’Etat a-t-il une obligation de résultat ou de moyen ?
L’obligation de résultat est celle qui impose au débiteur d’un contrat d’atteindre un objectif précis, sans quoi il est considéré comme ayant failli à son engagement. Par exemple, un médecin a une obligation de résultat envers son patient lorsqu’il lui promet de le guérir d’une maladie. L’obligation de moyen, en revanche, est celle qui impose au débiteur d’un contrat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour réaliser sa prestation, sans garantir le résultat final. Par exemple, un avocat a une obligation de moyen envers son client lorsqu’il le défend devant un tribunal.
Le président de la République, en tant que représentant du peuple souverain, n’est pas lié par un contrat juridique avec les électeurs. Il n’existe pas de sanction légale en cas de non-respect de ses promesses ou de ses engagements. Toutefois, on peut considérer qu’il existe un contrat moral ou politique entre le président et les citoyens, fondé sur la confiance et la légitimité. Dans ce cadre, le président a-t-il une obligation de résultat ou de moyen ?
On peut soutenir que le président a une obligation de résultat, car il est élu sur la base d’un programme qu’il s’engage à mettre en œuvre. Il doit donc rendre des comptes sur les résultats obtenus et sur les réformes réalisées. Il doit aussi assurer la cohésion nationale, le respect de la Constitution et la défense des intérêts du pays. S’il échoue à remplir ces missions, il peut être sanctionné par le peuple lors des élections suivantes ou par les institutions lors d’une procédure de destitution.
On peut aussi soutenir que le président a une obligation de moyen, car il ne dispose pas de tous les leviers pour agir efficacement. Il doit composer avec les contraintes économiques, sociales, environnementales et internationales. Il doit aussi respecter la séparation des pouvoirs et le pluralisme démocratique. Il ne peut donc pas garantir le succès de ses actions ni prévoir tous les aléas. Il doit seulement faire preuve de bonne foi, de compétence et de responsabilité.
En somme, on peut dire que le président de la République a à la fois une obligation de résultat et de moyen. Il doit viser l’intérêt général et respecter ses engagements, mais il doit aussi reconnaître ses limites et s’adapter aux circonstances. Il doit ainsi concilier l’exigence du peuple et la réalité du pouvoir.