Que vous soyez un journaliste professionnel ou un simple citoyen, filmer la police est un droit légal. C’est ainsi que le droit de filmer les forces de l’ordre a été clarifié et établi par de nombreuses décisions de justice dans le passé, tant aux États-Unis que dans d’autres parties du monde. Les tribunaux ont affirmé qu’il s’agissait d’un droit pour tous les citoyens.
En d’autres termes, tant que vous vous trouvez dans un lieu public ou que vous filmez un événement public, il est parfaitement légal de filmer la police en action. Cela inclut le fait de filmer des policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Il va sans dire que la police peut vous demander d’arrêter à tout moment, mais vous avez tout à fait le droit de poursuivre la procédure.
Est-ce légal de filmer les policiers ?
D’un point de vue juridique, filmer la police ne constitue pas une violation d’une loi pénale ou civile. Il ne s’agit pas non plus d’une obstruction à la justice ou d’une malversation officielle. Il peut toutefois être considéré comme une forme de contrôle public et permet de rendre des comptes, c’est pourquoi il est considéré comme un droit légal.
En même temps, il est important de comprendre que si vous filmez la police, vous pouvez vous mettre en danger. La police peut tenter d’entraver votre filmage et peut même avoir des raisons de croire que vous interférez avec ses fonctions ou que vous vous livrez à des activités criminelles. Si dans certains États, en particulier aux États-Unis, la police peut vous demander de l’informer de votre identité et de l’objet de votre enregistrement, chez nous en Afrique, la police a tendance à recourir à la violence lorsqu’elle remarque qu’un individu filmer leurs actions.
Le droit de filmer les policiers dans le monde
Aux États-Unis, le droit de filmer les forces de l’ordre est protégé par le premier amendement de la Constitution et a été consacré par l’arrêt Katz v. United States rendu par la Cour suprême en 1967. Dans cet arrêt, la Cour a statué que les citoyens étaient autorisés à réaliser des enregistrements sonores et visuels des agents de police dans l’exercice de leurs fonctions, à condition qu’ils interagissent avec l’agent ou qu’ils créent une atmosphère propice au tournage.
Au Royaume-Uni, le droit de filmer les forces de l’ordre est un peu moins clair. Il n’existe pas de réglementation spécifique en la matière, mais une loi sur l’ordre public datant de 1986 interdit de filmer des agents de police en public sans leur consentement. Cela inclut toute photographie, tout film ou tout enregistrement de ceux-ci pour une transmission publique ou à des fins politiques ou artistiques.
Cela ne signifie pas qu’il est interdit de filmer la police au Royaume-Uni. Si un citoyen filme un événement public ou un événement se déroulant dans un espace public, il peut continuer à le faire tant qu’il maintient une distance raisonnable avec la police, afin de respecter ses devoirs et d’agir dans le cadre de la loi.
En République Démocratique du Congo, il n’existe aucune loi interdisant de filmer les bavures policières sur la voie publique. Toutefois, les agents de l’ordre ont tendance à empêcher les individus de les filmer. Cette attitude peut parfois mener à des situations dangereuses. Il est important de souligner que filmer les policiers n’est pas une infraction et que cela peut aider à prévenir les abus de pouvoir dans leur profession. La surveillance par la caméra peut améliorer le travail des policiers et aider à identifier les agents violents.
Il est crucial que les policiers et les militaires soient conscients qu’ils sont désormais filmés et surveillés. Cette prise de conscience pourrait les inciter à éviter les excès dans leur profession. Les enregistrements vidéo peuvent également servir de preuve en cas d’abus de pouvoir ou de violence policière. Cela peut aider à garantir la responsabilité des agents de l’ordre et à renforcer la confiance du public envers les forces de l’ordre.
#Thread La Police/Kinshasa conseille désormais à tout le monde de « filmer les usagers de la route qui commettent les contraventions, mais aussi les policiers s'ils se comportent mal ». Pour le Gén #SylvanoKasongo, c'est question de décourager l'incivisme routier à Kinshasa. 1/7 pic.twitter.com/HOofUbH8C0
— Olito MUKINZI (@OlitoMUKINZI0) March 11, 2022
En somme, il est important de rappeler que filmer les bavures policières n’est pas une infraction en RDC. Les enregistrements vidéo peuvent aider à prévenir les abus de pouvoir et à identifier les agents violents. Les policiers et les militaires doivent être conscients qu’ils sont désormais filmés et surveillés, ce qui peut améliorer leur travail et renforcer la confiance du public envers les forces de l’ordre.
Un droit comportant des risques
Ainsi, le droit légal de filmer la police n’est pas sans risque, mais il s’agit en fin de compte d’un droit précieux, qui constitue un fondement de la démocratie. Il s’agit d’un outil essentiel pour les journalistes, les militants et les citoyens, qui permet d’attirer l’attention du public sur les fautes commises par la police et d’autres questions importantes. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les citoyens munis d’une caméra soient de plus en plus nombreux à prendre leurs droits au sérieux et à documenter le comportement de la police et la manière dont elle s’acquitte de ses fonctions.
En conclusion, il est tout à fait légal de filmer les forces de l’ordre dans la plupart des cas. Toutefois, bien qu’il s’agisse d’un droit légal, il est sage de le faire avec prudence et en comprenant les risques encourus.