PARAGRAPHE 2 : LES MALADIES MENTALES FONCTIONNELLES :
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Les maladies mentales fonctionnelles sont celles qui révèlent une perturbation au niveau du fonctionnement du psychisme. Elles regroupent trois grandes catégories : les psychoses, les névroses et les psychopathies.
- Les psychoses :
Les psychoses sont des maladies mentales caractérisées par une atteinte profonde de la personnalité, se manifestant notamment par des troubles de la sphère cognitive et de l’affectivité.
Dans les psychoses, le sujet n’a pas conscience de sa morbidité (du caractère malade), et ne peut plus s’adapter à la vie sociale et à la réalité en général.
Souvent, les désordres psychotiques perturbent la vie personnelle, familiale et professionnelle du patient à tel point, que l’hospitalisation de celui-ci devient nécessaire, du fait que ses réactions deviennent dangereuses pour lui-même et pour l’entourage.
Il faut dire que dans sa vie relationnelle, dans ses propos et ses sentiments, le psychotique reste incompris de son entourage.
Il faut signaler enfin cinq caractéristiques, qui ont valeur de symptômes pour les psychotiques.
Ainsi, on relève chez ces patients :
- Des troubles de langage et de la pensée : le sujet atteint ne dit pas des phrases correctes et dit des choses incompréhensibles.
- Des troubles d’affectivité: le sujet coté émotionnel est démesuré.
- Le retrait social(ex : régression) : le refuge vers la solitude.
- Les délires.
En psycho scatologie, en neurologie et en psychiatrie, le délire est une perturbation globale, parfois aiguë et réversible, parfois chronique, du fonctionnement de la pensée.
Il représente un symptôme, et en ce sens il peut prendre des significations très diverses selon le contexte dans lequel il apparaît, et selon son type. Les causes en sont multiples. Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisée par la permanence d’idées délirantes. Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné.
Ces idées délirantes emportent l’adhésion du patient au moment où le patient délire, mais elles peuvent faire l’objet d’une critique de la part du sujet lorsque les symptômes retombent.
1. Les hallucinations: L’hallucination est définie classiquement comme étant une « perception sans objet », et plus précisément comme une « perception sans objet à percevoir ». Elle se distingue d’une illusion, qui est une perception anormale d’un stimulus externe. Les hallucinations peuvent toucher tous nos sens : vue ouïe, odorat, toucher et goût isolément ou simultanément.
On décrit aussi les « hallucinations psychiques » qui ne présentent pas suffisamment de caractéristiques sensorielles pour être confondue avec une perception. Ils sont en général vécus comme des phénomènes psychiques empreints d’un sentiment d’étrangeté : imposition de pensées, télépathie, intrusion dans les pensées du patient…
2. La psychose maniaco-dépressive :
Le trouble bipolaire est une catégorie des troubles de l’humeur, anciennement nommé PMD (Psychose maniaco-dépressive) ou MMD (maladie maniaco-dépressive). Ce trouble est caractérisé par la fluctuation anormale de l’humeur, qui peut osciller de périodes d’excitation marquée (manie) pouvant aller jusqu’à des périodes de mélancolie (dépression), entrecoupées parfois de périodes de stabilité.
La psychose maniaco-dépressive a pour terrain la cyclothymie, sur laquelle se greffent des excès d’excitation et dépression.
Les premiers sont bien gênants pour l’entourage, les seconds peuvent exposer au risque de suicide.
Criminologiquement, cette catégorie de patients lorsqu’elle ne commet pas des actes de suicide ou d’homicide, elle peut commettre des atteintes à l’ordre public
3 La schizophrénie:
C’est une pathologie psychiatrique généralement chronique, qui survient plutôt à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
La schizophrénie est une psychose, qui se manifeste par des signes de dissociation mentale, de discordance affective et d’activité délirante, ce qui a pour conséquences une altération de la perception de soi-même, des troubles cognitifs, et des dysfonctionnements sociaux et comportementaux allant jusqu’au repli autistique.
Les troubles de l’affectivité qui marquent très profondément cette psychose s’expriment, notamment, par des réactions émotionnelles paradoxales au cours desquelles l’angoisse peut être d’une intensité et d’une violence tout à fait remarquables.
Cette schizophrénie fait son apparition en général entre 18 et 25 ans, le sujet peut manifester des impulsions auto agressives, ainsi que de gros troubles psychomoteurs.
Sur le plan criminologique, les schizophrènes présentent un grand potentiel de dangerosité. Des psychiatres estiment que 40% des psychotiques meurtriers sont des schizophrènes, ils commettent le plus souvent des meurtres immotivés.
4. La paranoïa:
La paranoïa est, au sens premier, une maladie mentale chronique du groupe des psychoses, caractérisée par un délire d’un type particulier, dit délire paranoïaque, pour lequel il existe plusieurs thèmes récurrents. Il est opportun d’en différencier la personnalité paranoïaque, qui est un caractère particulier chez certains sujets, mais sans développement d’un délire.
Le sujet paranoïaque démontre un accord précaire avec la réalité, ses relations avec autrui sont gravement altérées à cause de sa méfiance, de sa susceptibilité, de ses erreurs de jugement, de sa mégalomanie ou à cause d’un sentiment de persécution à peu près constant.
Les psychiatres distinguent en général quatre formes de la paranoïa :
1. Les délires passionnels: Ils sont dits passionnels du fait de la nature du sentiment qui les inspirent : la passion. Ces délires débutent par une première interprétation délirante de la réalité ou parfois par une intuition délirante initiale. Ils se développent ensuite avec une forte charge émotionnelle qui peut provoquer un comportement dangereux. En revanche, le délire ne s’étend pas à d’autres domaines, il reste limité à un principal objet (délire en secteur).
2. Les délires de revendication: Ce sont les délires systématisés et en secteur, essentiellement basés sur l’interprétation délirante. Ils reposent sur la croyance délirante en un préjudice subi, accompagné d’exaltation, de quérulence et d’agressivité. Il s’agit pour ces patients de « faire surgir la vérité » ou de « punir les coupables ».
3. Les délires d’interprétation: Les thèmes du délire, c’est-à-dire le contenu des
interprétations, concernent des idées de persécution, de préjudice, de complot. L’évolution fait que, peu à peu, l’ensemble des évènements rencontrés par le sujet vont être rattachés au système délirant.
Par exemple, si un proche, ou un collègue, ou un médecin tente de rassurer le sujet en lui disant qu’il « se fait des idées », cela sera immédiatement interprété comme un signe d’appartenance au « complot ». C’est ce qu’on appelle un délire « en réseau » puisqu’il s’étend peu à peu à toute la vie psychique. Il concerne tous les domaines (affectif, relationnel et psychique) de la vie du sujet. L’évolution est chronique.
4. Les délires de sensibilité : Le délire de relation des sensitifs s’installe chez l’adulte, chez des sujets qui présentaient antérieurement une personnalité marquée par la sensitivité. Un état délirant apparaît progressivement, généralement à la suite d’échecs ou de déceptions.
Les thèmes du délire, c’est-à-dire le contenu des interprétations, concernent des idées de persécution, de préjudice, d’hostilité et de mépris dont le sujet serait victime, ou d’atteinte de ses valeurs morales. Le délire est en général limité au cercle proche du patient (sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins, etc.). Il est vécu douloureusement et de manière solitaire.
Il se complique généralement d’épisodes dépressifs parfois sévères. Contrairement à ce qui se passe dans les autres types de paranoïa, il n’y a pas de réaction d’agressivité envers l’entourage, peu de réactions bruyantes ni de dangerosité tournée vers autrui. Le risque suicidaire existe au cours des épisodes dépressifs. L’évolution est moins souvent chronique que dans les autres paranoïas.
Criminologiquement, ce type de psychose recèle à son tour un grand potentiel criminel, il faut craindre de la part des paranoïaques surtout des crimes justiciers ou des actes de terrorisme.
- Les névroses:
En psychiatrie et en psychopathologie psychanalytique, le terme névrose désigne des troubles psychiques sans lésion organique démontrable. Le sujet reste conscient de sa souffrance psychique et vit dans la réalité.
On peut dire que ce sont des maladies subjectives quoique le comportement puisse être grandement affecté, la personnalité n’est pas désorganisée.
- Les névroses d’angoisse:
La névrose d’angoisse a été isolée, en tant qu’entité clinique autonome en 1895 par Sigmund Freud. Celui-ci dégagea cette affectation, dont la caractéristique essentielle est l’angoisse, d’un syndrome composite jusqu’alors décrit sous le nom de neurasthénie.
Une angoisse est un sentiment de peur ressenti en situation de danger. On parle de névrose d’angoisse lorsqu’elle devient invalidante ou qu’elle apparaît lors d’une situation non dangereuse. Elle touche environ 4% de la population.
Du point de vue des thérapies cognitivo-comportementalistes, la névrose d’angoisse est liée à une information qui est « mal traitée » : les signaux de dangers sont privilégiés aux signaux de sécurité.
La phobie constitue la principale forme des névroses d’angoisse, elle peut être définie comme une affection mentale caractérisée par une peur intense, irraisonnée et tenace éprouvée à l’égard de certaines situations qui ne justifient pas eux-mêmes une telle réaction.
- Les phobies de situation: comme la claustrophobie [la peur d’être enfermé], l’agoraphobie
[peur de la grandeur] + l’acrophobie, l’agoraphobie, c’est-à-dire la peur de quitter son environnement proche et de se retrouver dans un endroit dont il serait difficile ou gênant de s’extraire.
- Les phobies d’impulsion: peur de faire mal à autrui
- Les phobies limite: comme l’éreutophobie qui est la peur de devenir tout rouge, la peur de prendre la parole, la timidité, la rétro-phobie.
- Les phobies d’animaux: la peur des cafards et des souris les chiens ou autres suite à un accident qu’il la marqué.
- La névrose obsessionnelle:
La névrose obsessionnelle est une forme majeure de névrose dégagée par Sigmund Freud en 1894. Selon la doctrine psychanalytique, elle est la deuxième grande maladie nerveuse de la classe des névroses après l’hystérie.
C’est une affectation mentale caractérisée par l’apparition des idées qui dans le champ de conscience et qui harcèlent la personne et cette dernière a du mal à chasser et à se débarrasser de ces pensées.
Les idées peuvent avoir un caractère absurde et anormal, il peut s’agir par exemple des personnes qui sont obsédés par la réalisation d’un acte de sacrilège ou un acte criminel…
- névrose scrupuleuse obsessionnelle ; il y a des scrupules qui sont insistantes reviennent souvent sous forme des idées. On parle d’une angoisse symbolique ou le sujet peut avoir recours à des stratagèmes psychique soit sous forme de champs ou de formules anti-maléfiques interne, non ressentit par l’extérieur.
- la névrose obsessionnelle partage avec la phobie, l’élément d’angoisse et d’anxiété même s’il se traduit de manière différente.
Le sujet pour apaiser sa tension, peut avoir recours à des actes conjuratoires et à des stratagèmes dérisoires dont certains purement intérieurs restent inconnus de l’entourage.
- L’hystérie:
La définition de l’hystérie donnée par Antoine Porot est : « une disposition mentale particulière, tantôt constitutionnelle et permanente, tantôt accidentelle et passagère, qui porte certains sujets à présenter des apparences d’infirmité physiques de maladies somatiques ou d’états psychopathologiques. ».
L’association de manifestations permanentes ou récurrentes, fréquemment des paralysies, des troubles de la parole ou de la sensibilité, et d’autres transitoires, tels que des crises pseudoépileptiques ou des comas « psychogènes », constitue la forme la plus courante de cette maladie.
Depuis Freud et Janet notamment, elle est considérée comme une névrose dont l’histoire du concept s’est longtemps confondue à celle d’hystérie.
Les pharaons et les grecs pensaient que c’est une maladie féminine par excellence.
Elle est souvent une manifestation corporelle d’un conflit psychique, peut prendre plusieurs formes ; les crises de nerfs, un rêve hystérique, l’amnésie ou certains troubles mentaux.
Parmi les manifestations somatiques durables de l’hystérie, les psychiatres signalent :
- troubles moteurs : troubles de mouvement, paralysie.
- troubles de sensibilité : absence de sensation.
- les syndromes sensoriels : touchent les 5 sens, perte de l’ouïe par exemple.
- troubles neurovégétatifs : nausée, constipation
- troubles mentaux : perte totale de mémoire, dédoublement de personnalité.
Les névroses ne sont pas des facteurs criminologiques, elles ne pousseront pas au crime, mais n’empêche certains névrosés, peuvent être attiré des crimes surtout pour se débarrasser de certaines obsessions, cela n’explique pas que certains névrosés ne s’adaptent pas.
Le névrosé peut être responsable partiellement si le psychiatre démontre que l’acte criminel a une relation avec la maladie, il n’est jamais déclaré comme irresponsable.
- Les psychopathies:
La psychopathie ou (sociopathie) est un trouble du comportement caractérisé par le déni de l’individualité d’autrui et un comportement généralement impulsif et antisocial pouvant aller jusqu’au crime. En psychologie, ce type de personnalité se caractérise par des conduites antisociales fondées sur des impulsions sans éprouver de culpabilité.
Ce sont en général des actes de délinquance, des mensonges ou le mépris du danger. La vie sociale est instable avec de nombreux changements professionnels, des absences ou des fugues. Les règles normatives de la vie sociale et des valeurs sont enfreintes.
Les personnes atteintes sont enclines à infliger des mauvais traitements à leur famille. Pour elles, manifester des émotions est un signe de faiblesse et de la déchéance de leur influence sure.