Déontologie

Une femme avocate a une aventure avec un homme marié, sans savoir qu’il est marié. L’épouse de cet homme découvre l’infidélité et demande le divorce. Elle engage alors la même avocate que son mari fréquente.

Une femme avocate a une aventure avec un homme marié, sans savoir qu'il est marié. L'épouse de cet homme découvre l'infidélité et demande le divorce. Elle engage alors la même avocate que son mari fréquente


C’est une situation délicate et potentiellement illégale. Une femme avocate a une aventure avec un homme marié, sans savoir qu’il est marié. L’épouse de cet homme découvre l’infidélité et demande le divorce. Elle engage alors la même avocate que son mari fréquente, sans le savoir non plus. L’avocate se retrouve donc dans un conflit d’intérêts, car elle doit défendre les intérêts de son client, tout en étant impliquée émotionnellement avec son adversaire.

Dans cet article, nous allons examiner les aspects juridiques et éthiques de cette situation. Nous allons voir quelles sont les obligations déontologiques de l’avocate, quelles sont les conséquences possibles de sa faute professionnelle, et comment elle peut se sortir de ce piège.

Les obligations déontologiques de l’avocate

L’avocate est soumise à un code de déontologie qui régit sa profession. Ce code lui impose notamment de respecter les principes suivants :

  • Le secret professionnel : l’avocate doit garder confidentielles toutes les informations qu’elle reçoit de son client ou qu’elle découvre dans l’exercice de sa mission.
  • L’indépendance : l’avocate doit agir en toute liberté et sans subir aucune influence extérieure, notamment affective ou financière ( Article 58 de l’Ordonnance-loi 79-028 du 28 septembre 1979 portant organisation du barreau, du corps des défenseurs judiciaires  et du corps des mandataires de l’État )
  • La loyauté : l’avocate doit être loyale envers son client, envers ses confrères et envers la justice. Elle doit défendre au mieux les intérêts de son client, sans nuire à ceux des autres parties.
  • La probité : l’avocate doit être honnête et intègre dans sa conduite professionnelle. Elle ne doit pas commettre de faute morale ou de fraude.

En ayant une aventure avec le mari de son client, l’avocate viole ces principes. Elle compromet son secret professionnel, car elle peut révéler des informations confidentielles à son amant. Elle perd son indépendance, car elle est influencée par ses sentiments pour son amant. Elle manque de loyauté, car elle trahit la confiance de son client et favorise les intérêts de son adversaire. Elle manque de probité, car elle agit de manière déloyale et malhonnête.

Les conséquences possibles de la faute professionnelle de l’avocate

La faute professionnelle de l’avocate peut avoir des conséquences graves, tant pour elle que pour sa cliente.

Pour sa cliente, elle risque :

  • Une sanction disciplinaire : l’avocate peut être sanctionnée par le conseil de l’ordre des avocats, qui est chargé de veiller au respect du code de déontologie. La sanction peut aller du simple avertissement à la radiation du tableau ou de la liste de stage, en passant par la suspension pour un temps qui ne peut excéder une année (Article 87 de l’Ordonnance-loi 79-028 du 28 septembre 1979 portant organisation du barreau).
  • Une responsabilité civile : l’avocate peut être poursuivie en justice par sa cliente ou par son amant, qui peuvent lui réclamer des dommages-intérêts pour le préjudice subi du fait de sa faute. Le préjudice peut être matériel (par exemple, une perte financière liée au divorce) ou moral (par exemple, une atteinte à la réputation ou à la dignité) voir les articles 258 et 259 du Code civil congolais LIII
  • Une responsabilité pénale : l’avocate peut voir sa resposabilité pénale engagée, comme la violation du secret professionnel, l’abus de confiance ou la complicité d’adultère. Elle encourt alors une peine d’amende ou d’emprisonnement ( Article 73 du Code pénal congolais )

Pour la cliente, il risque :

  • Une nullité du contrat : le contrat qui lie cette cliente à l’avocate peut être annulé par le juge, si celui-ci estime que le consentement de la cliente a été vicié par la tromperie ou le dol de l’avocate. La cliente perd alors le bénéfice des services rendus par l’avocate et doit en payer les frais. ( Article 16 CCC LIII)
  • Une perte du procès : le client peut perdre le procès contre son épouse, si celle-ci apporte la preuve que l’avocate a manqué à ses obligations déontologiques et a influencé le cours de la justice en faveur du mari. Le client peut alors se voir imposer des conditions défavorables pour le divorce (par exemple, une prestation compensatoire élevée ou une garde des enfants limitée).

Comment l’avocate peut se sortir de ce piège ?

L’avocate se trouve dans une situation délicate, mais pas irrémédiable. Elle peut encore se sortir de ce piège, à condition d’agir vite et bien.

Voici les étapes qu’elle doit suivre :

  • Rompre avec son amant : l’avocate doit mettre fin à sa relation avec le mari de son client, car elle est incompatible avec sa mission professionnelle. Elle doit lui expliquer les raisons de sa décision et lui demander de respecter son choix.
  • Se déporter du dossier : l’avocate doit renoncer à représenter son client dans le procès de divorce, car elle est en conflit d’intérêts. Elle doit en informer son client et lui proposer de lui trouver un autre avocat compétent et disponible. Elle doit également en informer le juge et le bâtonnier, qui sont les autorités compétentes pour valider son retrait du dossier.
  • S’excuser auprès de sa cliente : l’avocate doit présenter ses excuses à son client, en reconnaissant sa faute et en exprimant ses regrets. Elle doit lui assurer qu’elle n’a pas divulgué d’informations confidentielles à son amant et qu’elle n’a pas influencé le procès en sa défaveur. Elle doit lui proposer de lui rembourser les honoraires qu’elle a perçus ou de les transférer au nouvel avocat.
  • Se défendre devant le conseil de l’ordre : l’avocate doit se préparer à affronter une procédure disciplinaire, qui sera probablement engagée par le bâtonnier ou par une plainte de son client ou de son amant. Elle doit se faire assister par un avocat de son choix et plaider sa cause en invoquant les circonstances atténuantes (par exemple, le fait qu’elle ignorait que son amant était marié ou qu’elle a agi sous l’emprise de la passion).

En suivant ces étapes, l’avocate peut espérer limiter les conséquences de sa faute professionnelle et sauver sa réputation et sa carrière.

Conclusion

Une femme avocate a une aventure avec un homme marié, qui s’avère être le mari de sa cliente dans un procès de divorce. C’est une situation qui met en péril la déontologie, la responsabilité et la crédibilité de l’avocate. Pour se sortir de ce piège, l’avocate doit rompre avec son amant, se déporter du dossier, s’excuser auprès de son client et se défendre devant le conseil de l’ordre. C’est une leçon qui montre que l’amour et le droit ne font pas toujours bon ménage.

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Toni Lokadi

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