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Soutenance de memoire : exemples des réponses pour les questions difficiles

La soutenance de memoire est un moment important dans la validation de votre parcours universitaire. Il s’agit de présenter votre travail de recherche devant un jury composé de deux ou trois personnes, dont votre directeur de recherche. Après votre exposé, le jury vous posera des questions sur votre sujet, votre méthodologie, vos résultats et vos conclusions. Certaines questions peuvent être difficiles à anticiper ou à répondre, mais il existe des stratégies pour y faire face.

Voici quelques conseils pour vous préparer à répondre aux questions difficiles lors de la soutenance de votre mémoire :

  • Anticipez les questions possibles. Relisez votre mémoire et identifiez les points qui peuvent susciter l’intérêt, la curiosité ou la critique du jury. Préparez des réponses argumentées et synthétiques, en vous appuyant sur vos sources et votre méthodologie. Vous pouvez aussi consulter les travaux du jury, s’ils sont disponibles, pour connaître leurs centres d’intérêt et leurs opinions.
  • Soyez honnête et humble. Si vous ne connaissez pas la réponse à une question, ne cherchez pas à inventer ou à éluder. Dites simplement que vous n’avez pas abordé cet aspect dans votre mémoire, que vous n’avez pas eu le temps ou les moyens de le traiter, ou que vous n’avez pas les connaissances nécessaires pour y répondre. Vous pouvez aussi renvoyer la question au jury, en demandant leur avis ou leur éclairage sur le sujet.
  • Restez calme et confiant. Ne vous laissez pas déstabiliser par une question difficile ou provocatrice. Gardez votre sang-froid et répondez avec courtoisie et respect. Ne vous justifiez pas excessivement ni ne vous excusez pas. Affirmez votre position et défendez votre travail avec conviction, mais sans arrogance ni agressivité.
  • Reliez la question à votre thème de recherche. Si la question porte sur un aspect qui est en dehors de votre thème de recherche, essayez de montrer comment il se rapporte à votre problématique, à votre cadre théorique ou à vos résultats. Vous pouvez aussi souligner les limites de votre mémoire et les perspectives d’approfondissement ou d’ouverture qu’offre la question.
  • Soignez votre communication non verbale : adoptez une posture droite et détendue, regardez le jury dans les yeux, parlez avec assurance et enthousiasme, modulez votre voix, évitez les tics de langage, etc.

Voici quelques exemples de questions difficiles que vous pourriez rencontrer lors de votre soutenance de memoire, ainsi que des pistes de réponse possibles.

Question 1 :

Quelle est la valeur ajoutée de votre memoire par rapport aux travaux existants sur le même sujet ?

Réponse : Cette question vise à évaluer votre capacité à situer votre memoire dans le champ scientifique et à en dégager l’originalité et l’apport. Pour y répondre, vous pouvez rappeler votre problématique, vos hypothèses et vos objectifs, puis montrer en quoi votre memoire apporte une nouvelle perspective, une nouvelle méthode ou de nouveaux résultats sur le sujet. Vous pouvez également mentionner les limites de votre travail et les pistes d’amélioration ou d’approfondissement.

Exemple

Mon memoire porte sur la protection des données personnelles dans le cadre du droit européen. J’ai cherché à analyser les enjeux juridiques et éthiques liés à l’utilisation des données personnelles par les acteurs publics et privés, ainsi que les moyens de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes concernées. J’ai utilisé une méthode comparative entre les différents textes législatifs et jurisprudentiels, ainsi qu’une méthode critique pour évaluer leur efficacité et leur cohérence. Mon memoire apporte une contribution originale en proposant une grille d’analyse des risques liés aux données personnelles, ainsi qu’une typologie des mesures de protection adaptées à chaque situation. Mon travail présente néanmoins certaines limites, notamment le manque de recul par rapport aux évolutions récentes du droit européen, ainsi que la difficulté d’appréhender la diversité des pratiques et des attentes des acteurs impliqués. Je suggère donc de poursuivre la recherche sur ce sujet en intégrant une dimension sociologique et en étudiant les cas concrets d’application du droit européen.

Question 2 :

Comment avez-vous choisi votre échantillon ou vos sources ?

Réponse : Cette question vise à évaluer votre rigueur méthodologique et la fiabilité de vos données. Pour y répondre, vous devez expliquer les critères de sélection que vous avez utilisés pour constituer votre échantillon ou vos sources, ainsi que les avantages et les inconvénients de ce choix. Vous devez également justifier la taille et la représentativité de votre échantillon ou de vos sources, et indiquer les précautions que vous avez prises pour éviter les biais ou les erreurs.

Exemple :

Sujet : L’impact des réseaux sociaux sur le comportement des consommateurs

Réponse : Pour réaliser mon étude, j’ai choisi de recueillir les données à partir d’un questionnaire en ligne diffusé sur les réseaux sociaux. J’ai utilisé cette méthode car elle me permettait d’atteindre facilement un grand nombre de personnes intéressées par le sujet et d’obtenir des réponses rapides et anonymes. J’ai élaboré mon questionnaire en respectant les principes de la méthode KISS (Keep It Short and Simple), c’est-à-dire en utilisant des questions simples, claires et précises, et en limitant le nombre de questions à 10. J’ai également veillé à inclure des questions fermées et ouvertes, ainsi que des questions de contrôle pour vérifier la cohérence des réponses.

Mon échantillon était composé de 200 personnes, dont 100 hommes et 100 femmes, âgés de 18 à 65 ans, résidant En République démocratique du Congo et utilisant au moins un réseau social par jour. J’ai choisi ces critères pour avoir un échantillon représentatif de la population congolaise et pour pouvoir analyser l’influence des variables socio-démographiques sur le comportement des consommateurs. J’ai diffusé mon questionnaire sur Facebook, Twitter et Instagram, en utilisant des hashtags pertinents et en sollicitant l’aide de mes contacts pour le partager.

Les principaux avantages de cette méthode sont sa facilité de mise en œuvre, son faible coût et sa rapidité. Les principaux inconvénients sont le risque de biais lié à l’auto-sélection des répondants, à la non-réponse ou à la désinformation, ainsi que la difficulté à vérifier l’authenticité des données. Pour limiter ces risques, j’ai effectué un tri préalable des réponses en éliminant celles qui étaient incomplètes, incohérentes ou suspectes. J’ai également comparé mes résultats avec ceux d’autres études similaires pour valider leur crédibilité.

Question 3 :

Quelles sont les implications pratiques ou théoriques de vos résultats ?

Réponse : Cette question vise à évaluer votre capacité à interpréter vos résultats et à en tirer des conclusions pertinentes. Pour y répondre, vous devez montrer en quoi vos résultats répondent à votre problématique, confirment ou infirment vos hypothèses, et contribuent à enrichir les connaissances sur le sujet. Vous devez également mettre en évidence les implications pratiques ou théoriques de vos résultats, c’est-à-dire les conséquences ou les recommandations que vous pouvez en déduire pour le domaine d’étude ou le secteur professionnel concerné.

Exemple :

Si vous avez réalisé une étude sur l’impact de la formation continue sur la motivation des salariés, vous pouvez dire que vos résultats montrent que la formation continue a un effet positif sur la motivation des salariés, ce qui confirme votre hypothèse principale. Vous pouvez ensuite expliquer que ces résultats ont des implications pratiques pour les entreprises qui souhaitent améliorer la performance et la fidélisation de leurs employés, en leur proposant des programmes de formation adaptés à leurs besoins et à leurs attentes.

Vous pouvez également souligner que ces résultats ont des implications théoriques pour la recherche en psychologie du travail, en apportant des éléments de compréhension sur les facteurs qui influencent la motivation au travail.

Question 4:

Vous avez étudié le droit des contrats dans le contexte du commerce électronique. Mais qu’en est-il du droit des consommateurs ? Comment protéger les droits des acheteurs en ligne face aux pratiques abusives des vendeurs ?

Réponse : C’est une question très intéressante et pertinente, qui dépasse le cadre de mon mémoire. En effet, je me suis concentré sur le droit des contrats, c’est-à-dire sur les règles qui régissent la formation, l’exécution et la résolution des contrats conclus en ligne. Je n’ai pas abordé le droit des consommateurs, qui concerne les droits spécifiques dont bénéficient les acheteurs non professionnels face aux vendeurs professionnels, tels que le droit de rétractation, le droit à l’information ou le droit au recours.

Je reconnais que c’est un aspect important du commerce électronique, qui soulève des enjeux juridiques et éthiques majeurs. Je pense qu’il faudrait approfondir cette question dans une étude complémentaire, en analysant les sources nationales et internationales qui protègent les droits des consommateurs en ligne, ainsi que les moyens dont disposent ces derniers pour faire valoir leurs droits en cas de litige.

Question 5 :

Quelles sont les principales critiques que vous pouvez faire à votre méthodologie ?

Cette question vise à évaluer votre capacité à analyser les forces et les faiblesses de votre démarche de recherche. Pour y répondre, il faut reconnaître les biais ou les lacunes de votre méthodologie et expliquer comment vous avez essayé de les réduire ou de les compenser. Il faut également montrer que vous avez conscience des implications éthiques ou déontologiques de votre recherche.

Exemples

  • Si vous avez fait une étude quantitative, vous pouvez mentionner les limites liées à la taille ou à la représentativité de votre échantillon, aux indicateurs ou aux variables que vous avez choisis, aux méthodes statistiques que vous avez employées, etc. Vous pouvez aussi indiquer comment vous avez vérifié la validité et la fiabilité de vos données et de vos résultats.
  • Si vous avez fait une étude qualitative, vous pouvez mentionner les limites liées à la subjectivité ou à la partialité de votre analyse, aux critères ou aux catégories que vous avez utilisés, à la saturation ou à la diversité des données que vous avez recueillies, etc. Vous pouvez aussi indiquer comment vous avez assuré la rigueur et la crédibilité de votre démarche et de vos interprétations.
  • Si vous avez fait une étude mixte, vous pouvez mentionner les limites liées à la combinaison ou à l’intégration des méthodes quantitatives et qualitatives, aux difficultés ou aux incohérences que vous avez rencontrées, aux compromis ou aux arbitrages que vous avez dû faire, etc. Vous pouvez aussi indiquer comment vous avez respecté les principes et les critères propres à chaque approche.

Si votre sujet portait sur “l’impact des réseaux sociaux sur le comportement des consommateurs”, vous pourriez dire par exemple :

Ma méthodologie présente certaines limites que je vais évoquer. Tout d’abord, mon échantillon était composé de 200 personnes qui ont accepté de répondre à un questionnaire en ligne. Il n’est donc pas représentatif de l’ensemble des consommateurs qui utilisent les réseaux sociaux. Ensuite, j’ai utilisé des indicateurs tels que le nombre de likes, de commentaires ou de partages pour mesurer l’influence des réseaux sociaux sur le comportement d’achat. Or, ces indicateurs ne reflètent pas nécessairement l’engagement réel ou la satisfaction des consommateurs.

Enfin, j’ai appliqué une analyse factorielle pour identifier les dimensions sous-jacentes du comportement des consommateurs. Or, cette méthode statistique repose sur des hypothèses qui peuvent être discutables. Pour pallier ces limites, j’ai effectué plusieurs tests pour vérifier la qualité de mes données et de mes résultats. J’ai également confronté mes résultats à ceux d’autres études similaires. J’ai aussi pris en compte les aspects éthiques liés à l’utilisation des données personnelles des consommateurs.”

Dans tous les cas, il faut éviter de minimiser ou de nier les critiques que vous pouvez faire à votre méthodologie. Il faut plutôt les assumer et les justifier en montrant que vous avez fait des choix raisonnés et adaptés à votre problématique et à vos objectifs. Il faut aussi souligner les aspects positifs ou innovants de votre méthodologie et les contributions qu’elle apporte à votre domaine de recherche.

 

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Toni Lokadi

Toni Lokadi

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Toni est responsable du contenu éditorial. L'objectif est de rendre accessible la connaissance et l'information juridique au plus grand nombre grâce à un contenu simple et de qualité.

81 Comments

  1. Avatar

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    22 avril 2023

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