Introduction
La consommation de la viande de chien est une pratique qui existe dans certaines régions du monde, notamment en Asie et en Afrique. En République démocratique du Congo (RDC), cette viande fait partie de la gastronomie de certaines provinces, comme le Kasai, mais elle est aussi de plus en plus consommée par certains habitants de Kinshasa, la capitale. Cette situation pose des problèmes d’ordre sanitaire, éthique et culturel, qui appellent à une réglementation législative.
En effet, la viande de chien peut être porteuse de maladies dangereuses pour l’homme, comme la rage, qui est mortelle si elle n’est pas traitée à temps. De plus, la consommation de la viande de chien pose des questions morales, car le chien est considéré comme un animal de compagnie, qui a droit au respect et à la protection. Enfin, la consommation de la viande de chien heurte les sensibilités culturelles et religieuses de certains groupes sociaux, qui y voient une atteinte aux valeurs traditionnelles et à la dignité humaine.
Face à ces enjeux, il apparaît urgent de mettre en place une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC, afin de préserver la santé publique, le bien-être animal et l’identité culturelle du pays. Cette loi devrait prévoir des sanctions dissuasives pour les contrevenants, mais aussi des mesures d’accompagnement pour les éleveurs et les consommateurs de cette viande.
Plan du travail :
I. Les risques sanitaires liés à la consommation de la viande de chien au Congo RDC
- A) La transmission de maladies infectieuses
- B) Le manque de contrôle sanitaire et vétérinaire
- C) Les conséquences sur la santé publique
II. Les enjeux éthiques et culturels de la consommation de la viande de chien au Congo RDC
- A) La violation du droit animal
- B) Le choc des valeurs morales et religieuses
- C) La perte de l’identité culturelle
III. La nécessité d’une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC
- A) Les fondements juridiques et politiques
- B) Les modalités pratiques et juridiques
- C) Les perspectives sociales et économiques
I. Les risques sanitaires liés à la consommation de la viande de chien au Congo RDC
La consommation de la viande de chien expose les consommateurs à des maladies infectieuses potentiellement graves, voire mortelles. Parmi ces maladies, on peut citer :
A) La transmission de maladies infectieuses
- La rage : il s’agit d’une maladie virale qui affecte le système nerveux central des mammifères, y compris l’homme. Elle se transmet par la morsure ou le contact avec la salive d’un animal infecté. La rage est mortelle si elle n’est pas traitée rapidement. Selon l’OMS, environ 59 000 personnes meurent chaque année de la rage dans le monde, dont 95% en Afrique et en Asie. Au Congo RDC, la rage est endémique et représente un problème majeur de santé publique. La consommation de la viande de chien peut favoriser la transmission de la rage si l’animal n’est pas correctement abattu ou cuit.
- La leptospirose : il s’agit d’une maladie bactérienne qui affecte les reins, le foie et le système cardiovasculaire des animaux et des humains. Elle se transmet par le contact avec l’urine ou les tissus d’un animal infecté. La leptospirose peut provoquer des symptômes variés, allant de la fièvre à l’insuffisance rénale ou hépatique. Selon l’OMS, environ 1 million de cas et 60 000 décès sont dus à la leptospirose chaque année dans le monde. Au Congo RDC, la leptospirose est également endémique et touche principalement les populations rurales. La consommation de la viande de chien peut favoriser la transmission de la leptospirose si l’animal est porteur de la bactérie et si sa viande n’est pas bien lavée ou cuite.
- L’échinococcose : il s’agit d’une maladie parasitaire causée par des vers plats du genre Echinococcus. Ces vers se développent dans l’intestin des chiens et d’autres carnivores, et libèrent des œufs qui sont excrétés dans les selles. Les humains peuvent s’infecter en ingérant ces œufs par contact avec le sol ou l’eau contaminés, ou par la consommation de viande ou d’organes d’animaux infectés. L’échinococcose peut provoquer des kystes dans différents organes du corps humain, notamment le foie, les poumons et le cerveau. Ces kystes peuvent entraîner des complications graves comme l’hémorragie, l’infection ou la compression des organes. Selon l’OMS, environ 1 million de personnes sont affectées par l’échinococcose dans le monde, dont 200 000 en Afrique subsaharienne. Au Congo RDC, l’échinococcose est peu documentée mais pourrait être plus fréquente qu’on ne le pense. La consommation de la viande de chien peut favoriser la transmission de l’échinococcose si l’animal est infesté par les vers et si sa viande n’est pas bien cuite.
B) Le manque de contrôle sanitaire et vétérinaire
La consommation de la viande de chien au Congo RDC pose un problème majeur de santé publique, car il n’existe pas de contrôle sanitaire et vétérinaire efficace sur l’origine, la qualité et la traçabilité de cette viande. En effet, les chiens sont souvent abattus dans des conditions d’hygiène déplorables, sans respect des normes d’abattage et de conservation. Ils peuvent être porteurs de maladies transmissibles à l’homme, comme la rage, qui est mortelle en l’absence de traitement. Selon le Dr Philomène Katende, médecin vétérinaire, la viande de chien est sans danger pour la consommation humaine, à condition que la bête soit en bonne santé et dépourvue de toute forme de maladie. Or, il est difficile de s’assurer de l’état sanitaire des chiens destinés à la consommation, car ils sont souvent capturés dans la rue ou volés à leurs propriétaires. De plus, le découpage et la cuisson de la viande de chien peuvent présenter des risques de contamination par le virus de la rage, si la personne qui manipule la viande se blesse et entre en contact avec le sang de l’animal. Il faut donc éviter de se créer des plaies lors de l’abattage du chien et faire bouillir la viande à une température suffisante pour neutraliser le virus.
Le manque de contrôle sanitaire et vétérinaire sur la viande de chien au Congo RDC expose donc les consommateurs à des dangers potentiels pour leur santé. Il est donc urgent de mettre en place une loi interdisant la consommation publique de cette viande, comme l’a proposé le député Boris Mbuku Laka . Cette loi aurait pour objectif de protéger les animaux domestiques, comme le chien et le chat, qui sont menacés de disparition à cause du braconnage et du commerce illicite. Elle prévoirait également des sanctions sévères pour les contrevenants, allant de 10 à 20 ans de prison. Cette loi serait conforme aux principes du droit animalier, qui reconnaît aux animaux une dignité et un respect dus à leur qualité d’êtres sensibles.
C) Les conséquences sur la santé publique
La consommation de la viande de chien au Congo RDC n’est pas sans conséquences sur la santé publique. En effet, cette pratique expose les consommateurs à des maladies infectieuses et parasitaires, qui peuvent être transmises par les chiens ou par la viande elle-même. Parmi ces maladies, on peut citer :
- La rage : c’est une maladie virale mortelle qui affecte le système nerveux central. Elle se transmet par la morsure ou le contact avec la salive d’un animal infecté. Les symptômes sont une fièvre, des troubles du comportement, des convulsions et une paralysie progressive. Il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin pour les humains. La prévention repose sur la vaccination des animaux domestiques et la lutte contre les chiens errants.
- La leptospirose : c’est une maladie bactérienne qui se transmet par l’urine ou les tissus d’un animal infecté. Elle peut provoquer une fièvre, des douleurs musculaires, des troubles rénaux et hépatiques, voire une hémorragie interne. Elle se traite par des antibiotiques, mais peut être fatale en cas de complications.
- La trichinellose : c’est une maladie parasitaire causée par un ver rond (Trichinella) qui se loge dans les muscles des animaux et des humains. Elle se transmet par la consommation de viande crue ou insuffisamment cuite d’un animal infecté. Elle peut entraîner des troubles digestifs, des douleurs musculaires, des œdèmes et des troubles cardiaques ou respiratoires. Elle se traite par des antiparasitaires, mais peut être mortelle en cas d’atteinte sévère.
- La toxocarose : c’est une maladie parasitaire due à un ver rond (Toxocara) qui se trouve dans l’intestin des chiens et des chats. Elle se transmet par l’ingestion d’œufs du parasite présents dans le sol ou sur les aliments contaminés par les déjections animales. Elle peut provoquer des troubles digestifs, des réactions allergiques, voire une atteinte oculaire ou cérébrale. Elle se traite par des antiparasitaires, mais peut entraîner des séquelles irréversibles.
Ces maladies représentent un risque majeur pour la santé publique au Congo RDC, où le système de santé est défaillant et où l’accès aux soins est limité. Elles peuvent également avoir un impact économique et social négatif, en réduisant la productivité et la qualité de vie des populations. Il est donc urgent de mettre en place une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC, afin de protéger la santé humaine et animale.
II. Les enjeux éthiques et culturels de la consommation de la viande de chien au Congo RDC
A) La violation du droit animal
Le droit animal est l’ensemble des règles juridiques qui visent à protéger les animaux contre les mauvais traitements, l’exploitation abusive ou la destruction. Il reconnaît aux animaux un statut d’êtres sensibles, dotés d’intérêts propres et dignes de respect. Le droit animal est fondé sur des principes éthiques, scientifiques et écologiques, qui visent à promouvoir le bien-être animal et la coexistence harmonieuse entre les espèces.
En république Democratique du Congo (RDC), le droit animal est largement méconnu et violé. Les animaux sont souvent victimes de la chasse illégale, du braconnage, du trafic, de l’abandon, de la malnutrition, de la maltraitance ou de l’extermination. Ces pratiques portent atteinte à la biodiversité, à l’équilibre des écosystèmes et aux droits des populations locales qui dépendent des ressources naturelles. Elles constituent également une menace pour la santé publique et la sécurité, en favorisant la transmission de maladies zoonotiques ou en alimentant les conflits armés.
La RDC dispose pourtant d’un cadre juridique qui vise à protéger les animaux et leur environnement. La Constitution de 2006 consacre le droit à un environnement sain et durable, et impose à l’Etat et aux citoyens le devoir de le préserver. Le Code forestier de 2002 réglemente l’exploitation et la conservation des forêts, qui abritent une grande diversité d’espèces animales. Le Code de l’environnement de 2011 fixe les principes généraux de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles. Il prévoit notamment des mesures de protection des espèces menacées d’extinction, des aires protégées et des zones humides. Le Code pénal de 2016 sanctionne les infractions portant atteinte à l’environnement et aux animaux, telles que le braconnage, le trafic ou la cruauté envers les animaux.
Toutefois, ces textes juridiques sont insuffisants ou inefficaces pour garantir le respect du droit animal en RDC. Ils présentent des lacunes, des contradictions ou des ambiguïtés qui limitent leur portée ou leur application. Ils sont également mal connus ou mal appliqués par les autorités compétentes, qui manquent de moyens humains, matériels ou financiers pour assurer le contrôle et la répression des violations du droit animal. Ils sont enfin souvent ignorés ou bafoués par les acteurs économiques ou sociaux, qui privilégient leurs intérêts personnels ou collectifs au détriment du bien-être animal et de l’intérêt général.
Il apparaît donc nécessaire de renforcer le droit animal en RDC, en adoptant des réformes juridiques adaptées aux réalités locales et aux normes internationales. Il s’agit notamment de reconnaître aux animaux un statut juridique spécifique, qui leur confère des droits fondamentaux et des garanties procédurales. Il s’agit également de renforcer les mesures de protection et de conservation des animaux et de leur habitat, en impliquant davantage les communautés locales et les organisations non gouvernementales. Il s’agit enfin de sensibiliser et d’éduquer les acteurs publics et privés au respect du droit animal, en mettant en valeur les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux qu’il procure.
B) Le choc des valeurs morales et religieuses
La consommation de la viande de chien au Congo RDC suscite une forte opposition de la part de certains groupes sociaux qui considèrent cet acte comme immoral, voire sacrilège. Ces groupes se fondent sur des arguments de nature éthique ou religieuse pour condamner cette pratique et réclamer son interdiction.
1) Les arguments éthiques
Les arguments éthiques reposent sur l’idée que les chiens sont des êtres sensibles et intelligents, qui méritent le respect et la protection des humains. Ils invoquent le principe de l’antispécisme, qui affirme que tous les êtres vivants ont une valeur intrinsèque et qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les espèces. Selon cette perspective, il n’y a pas de différence fondamentale entre manger un chien ou un humain, et les deux actes sont également répréhensibles.
Les défenseurs des droits des animaux dénoncent également les conditions d’élevage et d’abattage des chiens destinés à la consommation, qui sont souvent marquées par la cruauté et la souffrance. Ils soulignent que ces pratiques sont contraires aux normes internationales en matière de bien-être animal et qu’elles constituent une violation des lois nationales sur la protection des animaux.
2) Les arguments religieux
Les arguments religieux se basent sur les préceptes des différentes confessions présentes au Congo RDC, notamment le christianisme et l’islam. Ces religions interdisent ou limitent fortement la consommation de certaines viandes, dont celle de chien. Elles considèrent que cet animal est impur, maudit ou associé au mal. Elles estiment que manger du chien est un péché, une offense à Dieu ou une atteinte à la dignité humaine.
Les autorités religieuses appellent leurs fidèles à respecter les prescriptions alimentaires de leur foi et à s’abstenir de consommer de la viande de chien. Elles exercent une pression sociale et morale sur les adeptes de cette pratique, qu’elles stigmatisent comme des infidèles, des hérétiques ou des sorciers. Elles demandent aux pouvoirs publics de légiférer pour interdire ou réglementer cette consommation, au nom du respect des valeurs spirituelles et culturelles du pays.
C) La perte de l’identité culturelle
La consommation de la viande de chien est une pratique ancestrale dans certaines régions du Congo RDC, notamment dans les provinces du Kasaï et du Kivu. Elle est liée à des croyances et des rites traditionnels qui confèrent au chien une valeur symbolique et spirituelle. Selon ces traditions, le chien est un animal loyal, courageux et protecteur, qui accompagne l’homme dans sa vie et dans sa mort. Manger sa viande est un moyen de s’approprier ses qualités et de renforcer les liens communautaires.
Toutefois, cette pratique est de plus en plus remise en cause par des courants modernistes et occidentalisés, qui considèrent le chien comme un animal de compagnie et non comme une source de nourriture. Ces courants sont représentés par certains acteurs politiques, comme le député Boris Mbuku Laka, qui a déposé en avril 2023 une proposition de loi visant à interdire la consommation publique de la viande de chien et de chat, sous peine de 10 à 20 ans de prison. Selon lui, il s’agit d’une mesure de protection des animaux domestiques, qui sont en voie de disparition, et de respect des normes internationales en matière de bien-être animal.
Cette proposition de loi a suscité un vif débat au sein de la société congolaise, entre les partisans d’une modernisation du pays et les défenseurs des traditions locales. Les premiers invoquent des arguments éthiques, sanitaires et écologiques pour justifier l’interdiction de la viande de chien. Ils estiment qu’il s’agit d’une pratique barbare, dangereuse pour la santé humaine et nuisible pour l’environnement. Ils affirment également que le chien est un animal fidèle et affectueux, qui mérite le respect et l’amour des humains.
Les seconds réfutent ces arguments et dénoncent une ingérence dans leurs coutumes et leur identité culturelle. Ils soutiennent que la consommation de la viande de chien est une tradition millénaire, qui fait partie intégrante de leur patrimoine et de leur diversité. Ils soulignent aussi que la viande de chien est une source de protéines bon marché et accessible pour les populations pauvres, qui n’ont pas les moyens d’acheter d’autres types de viande. Ils accusent les partisans de l’interdiction de vouloir imposer une norme occidentale et de nier la souveraineté du peuple congolais.
Ainsi, la consommation de la viande de chien au Congo RDC pose la question de la préservation ou non de l’identité culturelle face aux influences extérieures. Il s’agit d’un enjeu majeur pour le pays, qui doit trouver un équilibre entre le respect des traditions et le progrès social. Il s’agit également d’un défi pour le législateur, qui doit concilier les droits des animaux et les droits des humains.
III) La nécessité d’une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC
A) Les fondements juridiques et politiques
La consommation de la viande de chien au Congo RDC pose de nombreux problèmes juridiques et politiques qui justifient l’adoption d’une loi interdisant cette pratique. En effet, cette pratique viole les droits des animaux, porte atteinte à la santé publique et à l’environnement, et menace la cohésion sociale et la paix.
1) La violation des droits des animaux
Les animaux sont des êtres sensibles qui méritent le respect et la protection de la part des êtres humains. Or, la consommation de la viande de chien implique des actes de cruauté envers ces animaux, qui sont souvent élevés dans des conditions déplorables, abattus sans étourdissement préalable, et parfois même volés ou empoisonnés. Ces actes portent atteinte à la dignité des animaux et à leur droit à une vie sans souffrance. Le Congo RDC a ratifié la Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, qui reconnaît le rôle essentiel des animaux dans les écosystèmes et les cultures africaines, et qui impose aux Etats parties de prendre des mesures pour protéger les animaux contre l’exploitation abusive et le traitement cruel. Le Congo RDC devrait donc se conformer à ses obligations internationales et adopter une loi interdisant la consommation de la viande de chien.
2) L’atteinte à la santé publique et à l’environnement
La consommation de la viande de chien présente également des risques sanitaires et environnementaux importants. Sur le plan sanitaire, la viande de chien peut être contaminée par des parasites, des bactéries ou des virus, tels que la rage, la leptospirose ou l’échinococcose, qui peuvent être transmis à l’homme par contact direct ou indirect avec les animaux ou leurs excréments. Ces maladies peuvent avoir des conséquences graves sur la santé humaine, pouvant entraîner des symptômes tels que la fièvre, les vomissements, les convulsions ou même la mort. Sur le plan environnemental, la consommation de la viande de chien contribue à l’épuisement des ressources naturelles et à la dégradation de la biodiversité. En effet, l’élevage et l’abattage des chiens génèrent des déchets organiques qui polluent les sols, les eaux et l’air, et qui favorisent le développement de maladies infectieuses. De plus, la chasse aux chiens sauvages ou errants menace l’équilibre écologique et réduit le nombre d’espèces animales qui jouent un rôle important dans les chaînes alimentaires. Le Congo RDC devrait donc prendre en compte les enjeux sanitaires et environnementaux liés à la consommation de la viande de chien et adopter une loi interdisant cette pratique.
3) La menace pour la cohésion sociale et la paix
Enfin, la consommation de la viande de chien peut avoir des répercussions négatives sur le plan social et politique. Sur le plan social, cette pratique crée un fossé entre les communautés qui consomment ou non cette viande, et qui peuvent avoir des perceptions différentes sur le statut et le rôle des chiens dans la société. Les chiens sont souvent considérés comme des animaux domestiques, voire comme des membres de la famille, par certaines personnes qui leur accordent une valeur affective et morale. Ces personnes peuvent être choquées ou offensées par le fait que d’autres personnes mangent ces animaux qu’elles respectent et aiment.
B) Les modalités pratiques et juridiques
Dans cette partie, nous allons examiner les moyens concrets et légaux pour mettre en œuvre une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC. Nous verrons d’abord les arguments en faveur d’une telle loi, puis les obstacles et les solutions possibles.
1) Les arguments en faveur d’une loi interdisant la consommation de la viande de chien
La consommation de la viande de chien pose plusieurs problèmes d’ordre sanitaire, éthique et culturel.
- Sur le plan sanitaire, la viande de chien peut être porteuse de maladies infectieuses ou parasitaires, comme la rage, la leptospirose ou l’échinococcose. Ces maladies peuvent se transmettre à l’homme par contact direct ou indirect avec l’animal ou sa chair. La consommation de la viande de chien peut donc représenter un risque pour la santé publique, surtout dans un pays où les conditions d’hygiène et de contrôle vétérinaire sont insuffisantes.
- Sur le plan éthique, la consommation de la viande de chien pose la question du respect des animaux et de leur bien-être. Le chien est un animal domestique qui a développé des liens affectifs avec l’homme. Il est considéré comme un compagnon fidèle et loyal, qui rend des services à l’homme dans divers domaines (garde, chasse, assistance). Le tuer et le manger revient à trahir cette relation de confiance et à nier sa sensibilité. De plus, les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des chiens destinés à la consommation sont souvent cruelles et inhumaines. Les chiens sont entassés dans des cages, privés de nourriture et d’eau, battus ou ébouillantés vivants.
- Sur le plan culturel, la consommation de la viande de chien heurte les valeurs et les traditions de la majorité des Congolais. Le chien est un animal sacré dans plusieurs cultures africaines, qui lui attribuent des vertus protectrices ou divinatoires. Il est aussi associé à des symboles positifs comme la fidélité, le courage ou l’intelligence. Le manger revient à profaner ces croyances et ces représentations. Par ailleurs, la consommation de la viande de chien est perçue comme une pratique barbare et répugnante par une grande partie de l’opinion publique internationale. Elle nuit à l’image du Congo RDC sur la scène mondiale et compromet ses relations diplomatiques avec les pays qui condamnent cette pratique.
2) Les obstacles et les solutions possibles
Malgré ces arguments en faveur d’une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC, il existe plusieurs obstacles à sa mise en œuvre. Nous allons les identifier et proposer des solutions possibles.
Le premier obstacle est d’ordre juridique. Il s’agit du principe de non-rétroactivité des lois pénales, qui interdit d’appliquer une loi nouvelle à des faits antérieurs à son entrée en vigueur. Ce principe implique que les personnes qui ont consommé ou vendu de la viande de chien avant l’adoption de la loi ne peuvent pas être poursuivies ni sanctionnées. Il faut donc prévoir une période transitoire pour permettre aux acteurs concernés de s’adapter à la nouvelle législation.
Le deuxième obstacle est d’ordre économique. Il s’agit du coût social et financier qu’implique une telle loi pour les éleveurs, les commerçants et les consommateurs de viande de chien. Ces derniers risquent de perdre leur source de revenus ou leur moyen d’alimentation. Il faut donc prévoir des mesures d’accompagnement pour les aider à se reconvertir vers d’autres activités ou d’autres produits. Il faut aussi sensibiliser
C) Les perspectives sociales et économiques
La consommation de la viande de chien au Congo RDC pose non seulement des problèmes éthiques et sanitaires, mais aussi des enjeux sociaux et économiques. En effet, cette pratique alimentaire a des conséquences négatives sur le bien-être animal, la biodiversité, le développement rural et le tourisme. Ainsi, une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC serait bénéfique pour le pays à plusieurs niveaux.
Tout d’abord, une telle loi contribuerait à améliorer le respect et la protection des animaux, qui sont des êtres sensibles et doués d’intelligence. La consommation de la viande de chien implique souvent des actes de cruauté envers ces animaux, qui sont abattus sans ménagement, parfois même vivants ou torturés. Ces pratiques sont contraires aux principes universels des droits des animaux, qui reconnaissent leur dignité et leur valeur intrinsèque. En outre, la consommation de la viande de chien menace la survie de certaines races canines, qui sont en voie de disparition ou menacées d’extinction. Ces races font partie du patrimoine culturel et génétique du Congo RDC, et leur préservation est essentielle pour la diversité biologique.
Ensuite, une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC favoriserait le développement rural et le tourisme. En effet, cette pratique alimentaire est souvent liée à la pauvreté et à la faim, qui touchent une grande partie de la population congolaise. La consommation de la viande de chien est perçue comme une solution de survie, mais elle n’est pas durable ni rentable. Au contraire, elle entraîne des risques sanitaires pour les consommateurs et les éleveurs, qui peuvent contracter des maladies zoonotiques ou parasitaires. Par ailleurs, la consommation de la viande de chien nuit à l’image du pays sur le plan international, et décourage les touristes étrangers qui sont choqués ou dégoûtés par cette coutume. Or, le tourisme est un secteur clé pour l’économie du Congo RDC, qui dispose d’un potentiel naturel et culturel exceptionnel. Une loi interdisant la consommation de la viande de chien au Congo RDC permettrait donc de valoriser les ressources agricoles et touristiques du pays, et d’offrir des alternatives alimentaires plus saines et plus respectueuses de l’environnement.
En conclusion, il apparaît que la consommation de la viande de chien au Congo RDC est une pratique néfaste pour les animaux, les hommes et le pays. Une loi interdisant cette pratique serait donc nécessaire et bénéfique pour le Congo RDC, qui pourrait ainsi renforcer son éthique animale, sa biodiversité, son développement rural et son tourisme.
Bibliothèque :
– La viande de chien en Afrique : histoire, culture et société, par Jean-Pierre Digard (Karthala, 2018)
– Le chien dans les sociétés africaines : entre tradition et modernité, par Bernard Faye et Eric Leroy (IRD Editions, 2016)
– La rage en Afrique : épidémiologie, prévention et contrôle, par François-Xavier Meslin (OIE Editions, 2013)